Je ne suis pas née avec une cuillère en or dans la bouche et je n’ai aucun artiste dans ma famille. Taillant mon chemin dans les fourrés à la machette, j’avance et je tombe, mais plus je tombe et plus je me relève pour avancer !
En cinq points découvrez comment mes échecs ont finalement été de vrais boosters dans mon cheminement d’artiste-peintre.
Echec n° 1 : pas douée à l’école !
Le système scolaire actuel de notre pays, n’est pas franchement fait pour les enfants créatifs et encore moins pour les enfants créateurs ! Son objectif est de former de bons citoyens qui deviendront de bons salariés d’entreprise. Mes années d’école furent difficiles. J’étais hermétique aux maths et autres matières scientifiques. Elève effacée, je rêvassais souvent et passais mon temps à dessiner, écrire des histoires et inventer des chansons ; et mes bonnes notes en rédaction, en dessin et en musique ne m’ont jamais permis de rattraper ma médiocre moyenne générale. Je n’avais pas le niveau pour entrer en seconde normale mais j’ai écrit plein de romans illustrés que je faisais lire à mes copains/copines.
Echec n° 2 : une formation de secrétaire par dépit !
Evidemment j’aurais aimé passer un BAC F12 (actuel STD2) ou A3 (littéraire option arts-plastiques) mais vu que je n’avais pas le niveau général « malgré d’excellentes aptitudes dans les matières artistiques » (dixit mon bulletin de fin de troisième) on m’a orientée vers du secrétariat. J’en ai beaucoup pleuré car je ne voulais pas être secrétaire ! Cependant je dois avouer que j’ai su tourner à mon avantage tout ce que j’ai appris durant ces quatre années précédant l’obtention de mon BTS d’assistante de direction, à savoir :
– outils techniques comme brainstorming, cartes heuristiques, pyramide de Maslow, QQOQCP, etc…
– méthodes d’organisation, de gestion du temps, de gestion de projets,
– maitrise de l’outil informatique,
– maîtrise de la rédaction de tous types de documents écrits et de mises en page graphiques,
– notions de comptabilité, de droit, d’économie et de gestion d’entreprise.
Tout cela m’aide aujourd’hui dans mon métier d’artiste-entrepreneuse-solo, tout comme les différents postes que j’ai occupés durant plusieurs années en tant qu’assistante de direction.
Echec n° 3 : recalée au concours des Beaux-Arts de Paris !
Aujourd’hui je clame haut et fort : « Ouf ! J’AI REUSSI à ne pas entrer aux Beaux-Arts de Paris ! » Il faut comprendre que l’art que l’on y enseigne est une forme de programmation théoricienne qui n’a plus rien à voir avec le « fine art » académique. La licence d’arts-plastiques m’a donné, beaucoup plus tard, un bel aperçu du concept et j’ai compris avec le recul que les Beaux-Arts m’auraient sans doute dégoutée à jamais de prendre un crayon ! Je me serais perdue en route. Là n’était pas ma voie !
Echec n° 4 : un divorce !
Et oui ce sont des choses qui arrivent dans la vie et qui bousculent tout : un divorce est comme une nouvelle naissance ! Sans vouloir entrer dans les détails, 2005 a été une période très difficile que je serais toutefois prête à revivre s’il le fallait ! C’est l’année où j’ai repris mes crayons après dix ans d’abstinence.
Echec n° 5 : des critiques !
Quelques exemples (parmi d’autres) :
– « Petite sotte », « idiote »… (ma prof de math au collège),
– « Ce n’est pas une lumière » (un ami de mon père qui me donnait des cours de math),
– « Tu es la meilleure des nulles » (mes parents, parce que j’ai passé un bac G),
– « Votre art ne vous mènera nulle part » (un commentaire anonyme quand j’ai commencé mes techniques mixtes),
– « Votre art est froid et sans âme » (un commentaire anonyme),
– « Vous n’êtes pas côtée. Nos artistes ont de l’expérience. Celui-ci à 87 ans » (un galeriste… qui recrute sans doute en maison de retraite ^^),
– « Je ne vous expose pas, vous faites la même chose que X » (un organisateur de salon… et je ne sais toujours pas qui est X ! ),
– « Il faut faire autre chose que des collages ! » (une artiste),
– « Vous découpez des visages dans les magazines et les repeignez ! » (une artiste),
– « Je n’aime pas du tout les visages de vos personnages ! » (une visiteuse lors d’une expo),
– « Vous décalquez ! » (une visiteuse lors d’une expo)…
Bien-sûr la liste ne s’arrêtera sans doute pas là ! ^^ La vie est pleine de coups de massue dans le dos et de coups d’estoc dans le coeur. Mais c’est comme tomber de cheval : on se remet en selle très vite et on ne regarde derrière soi que pour mieux apprécier le chemin parcouru.
Un échec vaut dix réussites car l’échec, lui, nous permet de nous surpasser là où la réussite nous fera juste apprécier notre vitesse de croisière.
Célébrons nos échecs. Ils font le lit des victoires de notre parcours initiatique !
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